soupir, autres que ceux de la vallée, n’arrivaient jusqu’à nous.
Au bout de quelques minutes seulement, je dis :
« C’est fini… la bataille est terminée… À cette heure les uns se sauvent, et les autres poursuivent… Dieu veuille que nous ayons gagné. »
Et jusqu’au soir pas une âme ne parut dans les environs. Après le souper on alla se coucher, dans l’inquiétude.
Le lendemain fut un jour triste ; le ciel s’était couvert, il finit par pleuvoir après deux mois de sécheresse ; la pluie tombait lourde et continue ; les heures se passaient lentement, l’ordre de commencer les abatis n’arrivait pas ; je me disais :
« C’est bon signe !… Tant mieux !… Si nous avions perdu, l’ordre serait arrivé de grand matin. »
Mais nous n’avions aucune nouvelle, et sur les trois heures, n’y tenant plus d’impatience, je dis à Marie-Rose et à la grand’mère :
« Écoutez, cela ne peut plus durer, il faut que j’aille voir à la Petite-Pierre, ce qui se passe. »