Page:Ernest Cœurderoy - Hurrah !!!.djvu/128

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drions-nous de l’Univers le compte que notre curiosité demande ?

Les combinaisons chimiques ne sont-elles pas des amours de la matière ? Les opérations intellectuelles ne sont-elles pas des modes de combinaison de nos fibres cérébrales ? Pénétration chimique n’est-ce pas Sympathie effective ? Pesanteur n’est-ce pas Harmonie ? Équilibre n’est-ce point Passion ? Combinaison, Sensation et Sentiment ne sont-ce pas des opérations identiques ?

Ou plutôt, la scission théorique que nous opérons dans notre être au moyen de la pensée est-elle encore possible quand nous sondons de telles profondeurs et creusons jusqu’au sources vives le sol fertile de l’existence ? La vie, divisible à l’infini quand on disserte sur son essence, quand il s’agit de philosophie spéculative, d’analyse utopique, l’est-elle encore dans ses phénomènes observables et positifs ? Non, elle est une, à la fois Idée et Force, Combinaison des deux, Solution d’un problème. Et dans ses fonctions on reconnaît la part des deux puissances motrices.

Intelligences craintives et bornées, nous sommes contraints de recourir à des hypothèses relatives pour expliquer l’absolu. Plus nous en approchons, plus nous substituons les mots recherchés aux pensées claires, et bientôt les mots eux-mêmes nous font défaut pour exprimer un dualisme que notre pensée ne peut plus suivre. Pour désigner, par exemple, des puissances d’ordre matériel, nous disons : force chimique électrique, de cohésion, de pesanteur, de magnétisme, d’attraction. Et quand nous voulons parler de puissances d’ordre spirituel, nous disons : force