Page:Ernest Cœurderoy - Hurrah !!!.djvu/149

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quand ils sont touchés par l’eau bénite, et qu’on voit cependant agenouillés sur les dalles des églises quand cela leur est commandé ; des gens « plus impurs qu’une femme souillée par ses mois ! »

La Bourgeoisie ! une société tassée, gênée dans ses maisons, dans ses habits, dans ses pensées ; atrophiée dans sa constitution, parcimonieuse dans ses habitudes, économiquement endimanchée, routinière, sans convictions, sans principes fixes, sans honneur ; — une société prudente, sage, rangée, comme il faut ; sans audace, sans esprit de liberté, sans désirs de révolte, sans respect pour le passé, sans aspirations vers l’avenir ; — société prostituée à la Papauté qu’elle insulte et au Despotisme qu’elle a raccourci jadis ; — société se survivant piteusement, maigre et pauvre, fonctionnaire, commissionnaire, propriétaire grevée, — société lâche, morcelée et prise de famine : société du radeau de la Méduse !

La Propriété bourgeoise !... la robe en haillons que la Civilisation du xixe siècle serre autour de sa taille affaissée ! Robe déchirée jusqu’au dernier lambeau, parce que chacun en tire un pan pour se couvrir ; et rapiécée jusqu’au dernier lambeau, parce que chacun veut le recoudre ! Robe qui sera déchirée par le premier souffle de la guerre ou de la Révolution, laissant la Civilisation nue en proie à l’anarchie la plus épouvantable !


V.   L’apogée du Monopole doit se traduire par la plus meurtrière des centralisations. Le Privilège nécessite un Despotisme ; et le Despotisme, une capitale. PARIS subsistera tant que le monde occidental civilisé sera contenu dans ses limites actuelles. Et Paris disparaîtra dans le même temps que le monde occidental civilisé.

Paris ! la vieille Lutèce, — la cité métropole des Gaules, qui conserve encore, dans son enceinte avare, les Thermes