Page:Ernest Cœurderoy - Hurrah !!!.djvu/204

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.



III.   Le Tzarisme est pesant, mais les Slaves s’y soumettront parce que lui seul est assez puissant pour rassembler les groupes épars de leur race ; ils l’accepteront comme instrument provisoire, sauf à le briser après la conquête, quand les idées de liberté auront pénétré parmi eux. Du travail de leurs peuples les conquérants retirent à peine des rameaux verts de laurier. Mais du travail des conquérants les peuples recueillent des épis mûrs, des vins généreux, une liberté plus grande, un soleil plus chaud, des terres fécondes, des cieux plus souriants. Les dépouilles opimes sont encore pour les peuples. La France et la Russie des empereurs seront terrassées par la Révolution. — Contre le développement des peuples et la transformation des sociétés tout se brise.


IV.   M. Herzen écrit :

« Une discipline aveugle et dénuée de sens commun, accouplée au formalisme inanimé des buralistes autrichiens, tels sont les ressorts de l’organisation célèbre du pouvoir fort en Russie. Quelle pauvreté de pensée gouvernementale ! Quelle prose d’absolutisme et quelle pitoyable banalité ! C’est la forme la plus simple et la plus brutale Despotisme. »

Un autre Slave écrit, spécialement[1] pour le Républicain de New-York :

« Jamais despotisme plus militaire n’a existé dans le monde que le despotisme du Tzar. La Russie est comme un vaste camp toujours sur le qui-vive. Elle semble

  1. En faisant cette citation j’attaque donc la propriété du Républicain, organe férocement démocratique et conséquemment défenseur intrépide de l’aubaine littéraire. Le Républicain se gardera bien cependant de m’accuser du crime de lèse-propriété. Les démocrates ne sont pas encore au pouvoir, Dieu merci ! Et jusqu’à ce qu’il y grimpent unguibus et rostro, ils seront contraints de respecter les idées conquises par la philosophie socialiste aimée du peuple.