l’ouvrage du septième jour, le sceau que la Transformation appose sur ses œuvres d’humaine argile. La Vie et la Mort sont douteuses encore quand le cœur n’a pas commencé ou cessé ses battements.
De même, lorsqu’une vie nouvelle s’implante sur un continent, elle l’envahit de la circonférence vers le centre. Les plus grands empires, à leur début, n’ont guère pour villes que des camps, des nids d’aigles ou de pirates : Rome, Lutèce, Londres de l’Heptarchie saxonne. Les grandes capitales ne s’élèvent que bien plus tard au milieu d’États déjà bien gardés ; elles ne succombent que les dernières, quand la vie a cessé dans les provinces reculées, quand les pays conquis se détachent de la métropole et qu’un empire se démembre.
Par ses rivages éloignés, l’Asie pénètre l’Europe encore inculte : Athènes, Rome, Constantinople n’arrivent à leur plus grande splendeur qu’à l’époque où elles sont le plus près de leur décadence. — L’empire des Perses est plus florissant que jamais quand Alexandre le Macédonique l’envahit et trône dans Ecbatane et Suse renommées. — Les royaumes d’Asie ont atteint à des proportions gigantesques quand les Romains leur apportent d’une autre terre de l’acier et des batailles en échange de l’or, des sciences et des arts qu’ils ramènent en triomphe dans l’enceinte des sept collines. — Du huitième au onzième siècle, l’Orient pénètre l’Occident par le littoral espagnol. Hélas ! depuis l’expulsion des Maures, jamais Cordoue, Séville, et Tolède, et Grenade ne revirent les jours de grandeur des Almoravides. — Au quinzième siècle, Mahomet II, le Turc envahisseur, pénètre dans Constantinople, foyer des lumières du monde. Aujourd’hui, l’Europe déborde sur l’Asie qu’elle envahit au Nord par la Sibérie russe, au Midi par l’empire Hindo-Britannique ; — sur l’Afrique qu’elle civilise par la France au Nord, par l’Angleterre au Sud ; —