Page:Ernest Cœurderoy - Hurrah !!!.djvu/37

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battants, peuple, les portes des frontières aux Cosaques prolétaires. L’Autorité et la Servitude, l’Opulence et la Misère ont les mêmes traits partout, partout il est facile de les reconnaître. Prends sous ton bras, peuple, l’homme qui souffre comme toi, Français ou étranger ; donne-lui l’intelligence de la révolution sociale ; en retour il te donnera la force sans laquelle tu ne la ferais pas. Les prolétaires cosaques sont nombreux comme les sables des océans ; ils ont la torche en main... Et tu sais, ô peuple ! que le plomb du fusil ne suffit plus pour renverser la féodalité de l’argent !

Qu’on ne s’y trompe pas. Le glorieux peuple français, le premier des peuples civilisés, est serf comme le peuple russe — ni plus ni moins — serf par le salaire, serf par la redevance, serf par l’impôt, l’aubaine, la loi, le gouvernement ; ses filles et ses femmes, ses garçons et ses vieillards sont serfs ; il est en tutelle pour la respiration, la nourriture et la vie ; la raison d’État, le bon plaisir peuvent le faire mourir à volonté d’asphyxie et d’inanition. Soyez fiers, civilisés ! Oh ! le superbe droit que votre droit à l’assistance ! les solides garanties que vos constitutions-vérités ! l’ingénieuse invention que le suffrage universel fonctionnant pour le choix d’un maître ! les profondes réformes que toutes vos réformes politiques ! Comme cela remplit l’estomac et meuble la tête ! !

Je demande, à mon tour, aux pauvres Cosaques de France ce que leur feraient perdre la révolution et le peuple qui pointeraient sur tous ces beaux droits-là les gueules de leurs canons ? Je leur demande quels privilèges et quels avantages ils ont à conserver en défendant la Civilisation et la Patrie françaises ? Les immobilistes m’accuseront de prêcher au peuple le matérialisme et le mépris de toute morale... Connu ! ! Je leur demanderai ce que prêchaient les Vendéens et les émigrés ?