Page:Ernest Cœurderoy - Hurrah !!!.djvu/434

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s’appelle le Tzar de toutes les Russies, et mille glaives le menacent ! Alléluia ! !

Tandis que cette femme est d’une essence immortelle. Elle s’appelle l’Europe, l’Humanité ! Alléluia ! !

........ Et quand l’époux barbare sera mort, les peuples se répandront sur la large route de la vie jonchée de fleurs, et chanteront : Humanité ! reine féconde, reçois-nous sur ton sein et préside à nos destinées ! Alléluia ! !


XI. — DANS LA MORT.


« C’est ici le royaume de la Mort »
Byron.


J’aime le repos de la nuit après les fatigues du jour. J’aime la contemplation solitaire après les émotions des grandes épreuves.

Je me recueillerai sous le gazon de ma tombe comme dans un autre exil — un exil meilleur, plus tranquille, moins harcelé que celui d’aujourd’hui ! —

Et chaque fois que je renaîtrai, j’aurai plus de vaillance et de force pour chercher le bonheur. — Le Bonheur que les Civilisés ne connaissent pas ! —

Cette aspiration incessante, éternelle, infinie vers l’Avenir et l’inconnu, ce n’est pas en vain qu’elle me sourit. Pourquoi l’homme penserait-il donc s’il ne devait jamais réaliser sa pensée ?

Avec la terre noire, avec les vers soyeux et froids qui tamisent et renouvelle l’argile, mon âme ne sera pas !

À mesure que je vieillis, je m’attache davantage aux êtres plus jeunes. Mon âme cherche en eux une nouvelle demeure, je me sens attiré vers mes destinés futures. — L’âme des vieillards convoite le corps des enfants.

Il y a dans ces instincts imprescriptibles toute une sublime démonstration de la vie future et de l’alliance des âmes vieilles avec des corps nouveaux.