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Page:Ernest Cœurderoy - Hurrah !!!.djvu/62

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ciales ne sortiront des entrailles d’une civilisation dont la moindre émeute met l’existence en danger ;

4° Qu’il faut chercher ailleurs l’initiative de la force révolutionnaire.


III.   Mais avant de rechercher cette force révolutionnaire extérieure à l’Occident, j’observe qu’il était providentiel, pour la révolution, que les mondes civilisés officiel, national et soi-disant révolutionnaire persistassent dans leurs voies respectives.

Il fallait qu’il fût démontré que toute guerre ou toute révolution accomplie par l’initiative d’une force civilisée quelconque ne peut aboutir qu’à l’un des résultats obtenus précédemment : à une modification uniquement politique, à des réformes illusoires, à un autre point du cercle vicieux constitutionnel, à une intrigue, à une mystification. Nos majorités manquent d’idées et de bonne foi, et nos minorités, de forces. Elles sont en présence, aboyant, se menaçant du regard, se montrant le poing, piétinant dans une impasse de fange, de sang, de misère, de banqueroute et de paupérisme, où tout dépérit.

Il importait que les gouvernements officiels durassent assez longtemps pour prouver que l’autorité est inutile et nuisible.

Il était d’absolue nécessité que les nations actuelles subsistassent assez longtemps encore pour qu’il fût compris même par les plus simples, qu’elles sont faussement délimitées, et qu’il faut, à l’avenir, grouper les hommes d’après de nous aux principes.

Il était indispensable enfin que la minorité révolutionnaire se divisât encore, se divisât toujours, se divisât jusqu’à l’infini... jusqu’à l’unité individuelle.

En effet, il n’y a de liberté réelle et durable que celle qui prend l’individu pour point de départ. Et puis, la mi-