Page:Ernest Renan - Le livre de Job, Calmann-Levy, 1860.djvu/121

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Combien plus chez les hommes, hôtes de maisons de boue,
Qui ont leurs fondements dans la poussière,
Qu’on écrase comme des vers !

Du matin au soir ils disparaissent ;
Sans qu’on s’en aperçoive, ils périssent pour jamais,

La corde de leur tente est coupée[1],
Ils meurent avant d’avoir atteint la sagesse. »


    Appelles-en de ton sort ; est-il quelqu’un qui te réponde
Auquel des Saints[2] peux-tu recourir ?

L’insensé est tué par sa mauvaise humeur,
Le fou meurt victime de son dépit.

J’ai vu l’insensé étendant au loin ses racines ;
Mais bientôt j’ai maudit sa demeure.
 

  1. Image familière aux Sémites pour signifier la mort. Le corps est comparé à une tente, l’âme à la corde qui soutient la tente,
  2. Des anges.