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Ne m’as-tu pas coulé comme un lait,
Et coagulé comme un fromage ?
Tu m’as revêtu de peau et de chair ;
Tu m’as entrelacé d’os et de nerfs.
Tu as été prodigue pour moi de vie et de grâce ;
Ta providence a veillé sur mon souffle,
Et voici ce que tu cachais dans ton cœur,
Voici le sort que tu me réservais[1] :
Pécheur, je trouve en toi un censeur rigide ;
Tu ne me pardonnes aucune faute.
Coupable, malheur à moi !
Juste, je n’ose davantage lever mon front,
Rassasié de honte, spectateur de ma propre misère.
Si je dresse la tête, tu me poursuis comme un lion,
Tu recommences à me braver.
- ↑ Job affecte de croire à un plan perfide de Dieu, qui aurait voulu d’abord le combler de biens, et ensuite le traiter avec une intolérable rigueur.