Page:Ernest Renan - Le livre de Job, Calmann-Levy, 1860.djvu/22

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quement en une sorte de rime de pensées, toute traduction soignée devrait rendre cette rime aussi bien que l’original. Mais les impérieuses nécessités de notre langue un peu prolixe m’ont quelquefois forcé sur ce point à des concessions ; je dois dire aussi, pour mon excuse, que toutes les parties du poëme sont loin d’offrir, sous le rapport du parallélisme, la même rigueur, ou, si l’on veut, la même perfection.

Je n’aurais point accompli ma tâche si je n’examinais ici les questions d’histoire et de critique soulevées par le poëme de Job, et sur lesquelles il faut être fixé, si l’on veut bien comprendre ce monument, l’un des plus curieux que l’antiquité nous ait légués. Mais je dois auparavant faire part au lecteur d’une espérance que j’avais formée et qui s’est changée en un amer regret. En causant l’hiver dernier du poëme que je traduisais, avec M. Ary Scheffer, j’obtins de lui une promesse qui, si elle avait pu être exécutée, eût valu, pour