Page:Ernest Roze - Charles de l'Escluse, 1899.djvu/81

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
83
DE CHARLES DE L’ESCLUSE

confuse que je ne scay lesquelles doivent aller devant ou apres, parquoy faictes tailler toutes les sortes d’Anemone les premières, et m’en envoyez les espreuves avec mes pourtraicts à ceste foire prochaine, à fin que les conservant avec mes dits pourtraicts, je les puisse tant mieux disposer par ordre. Et donnez charge (si il vous plaist au seigneur Dresseler[1] de me rembourser ce qu’auroy exposé pour les figures que vous envoiray par lui. Car il me seroit raisonnable que je portasse les dicts frais, veu que mon Histoire m’a cousté, me couste et me coustera assez de peine et de travail. Je vous prie n’oublier les copies de Bellonius, et me choisir un exemplaire net et parraict de l’Herbier de Lobel en flameng pour me l’envoyer à ceste prochaine foire avec vostre marchandise. Avec ce me recommandant de bien bon cœur à vous et aux vostres, je prie Dieu qu’il vous donne à tous en santé longue et heureuse vie.
De Francfort, le 18 Juin stil vieïl 1592[2].

Vostre parfaict amy, Charles de l’Ecluse.

A M. Jan Mourentorff
Marchant Libraire et Imprimeur,
demeurant à l’Enseigne du Compas d’Or, Camerstrate en Anvers.


  1. Correspondant de Mourentorf à Francfort.
  2. On sait que le Calendrier romain, réformé par Jules César, avait à la longue laissé s’accumuler certains jours de retard avec le cours du soleil. Il en résultait que l’équinoxe de printemps avait rétrogradé de dix jours, en 1582. Le Pape Grégoire XIII ordonna que le 5 octobre de cette même année deviendrait le 15 Octobre. On voit que dix ans après, cette réforme dite Grégorienne ne laissait pas encore que d*apporter quelque trouble dans la manière de s’entendre sur la véritable date des correspondances.