Page:Espenett - Quelques documents relatifs à la discipline établie par M. Darby et d’autres frères en Angleterre vis-à-vis de l’assemblée de Béthesda.djvu/27

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retiré la lettre des dix conducteurs, la paix s’en serait suivie. A-t-on été conciliant des deux côtés ? Dieu seul le sait. Au mois de juin 1849, un certain nombre de frères de Rawstorne Street, à Londres, et d’autres endroits, adressèrent un appel à Béthesda, tendant à obtenir d’elle une « réunion ouverte à toutes les parties intéressées » pour l’examen des accusations dirigées contre elle et de sa défense. M. Müller répondit que cela ne pouvait pas avoir lieu sans que premièrement « on eut jugé ceux qui ont été manifestement coupables d’une marche tendant à la division et de calomnies grossières contre leurs frères. » Cette réponse fut donnée au nom de M. Müller et de ses compagnons d’œuvre. Pour ma part, je crois qu’ils auraient mieux fait en s’y rendant. Cependant ils se déclarèrent prêts à rendre raison de leur conduite à ceux qui ne se seraient pas compromis en soutenant MM. Darby et Wigram. (Voyez Affaire de Plymouth et de Béthesda, par Trot ter, pages 44-46). On dit que, dans ce moment, M. Darby retira sa circulaire. On parle d’une bonne visite qu’il fit à M. Müller ; mais, cessa-t-on d’en appliquer les principes ? Non ! Avait-on l’intention d’être moins rigide ? Peut-être ! Mais, dès lors, les remarques de M. Trotter et la conduite des frères laissent des doutes à cet égard. Mais les principes demeurent, quels qu’aient été les torts de part et d’autre. Et ce qui nous occupe, en ce moment, ce sont des principes, les principes de la circulaire de M. Darby. Par cette circulaire il a eu le malheur, l’immense malheur de se placer entre les assemblées et le Seigneur. Si M. Darby s’était borné à indiquer le mal, laissant aux assemblées le soin de faire ce qu’elles pouvaient faire, selon leurs lumières, la paix serait demeurée parmi nous. Mais établir tout seul que toute assemblée n’exerçant pas la discipline, comme il l’entend, est elle-même hérétique en tout et en partie, c’est se constituer apôtre, c’est s’attribuer à soi-même l’autorité et la puissance, dans l’église, au lieu de laisser aux églises avec leurs conducteurs, la conscience de leur responsabilité envers Dieu, selon l’autorité des Écritures. Et tant que vous accepterez ce principe, frères, vous maintiendrez les troubles et la confusion dans les églises du Seigneur.

M. Darby était libre de ne pas aller à une assemblée où il croyait que le mal était toléré, c’était même son devoir, mais il n’avait pas le droit, par les conclusions de sa circulaire, d’imposer sa conviction à d’autres, sous peine de retranchement. Nous ne savons que trop bien quelle discipline a été suivie depuis.

Avant de quitter cette question de Béthesda, il sera utile que je traduise quelques lignes de M. Wigram ; car, il faut le dire, cette