Aller au contenu

Page:Esquiros - Paris ou les sciences, tome 1.djvu/249

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

en question par des transformations meurtrières et des bouleversemens infinis. La nature de ces temps antédiluviens, c’est Saturne qui dévore ses enfans. Guerre avec les élémens ; guerre entre eux, voilà toute l’histoire des animaux qui vivaient à la surface de la terre ou dans les profondeurs de l’Océan. Le mouvement de l’univers ne présentait encore qu’une scène animée de destructions et de renouvellemens sans bornes : la vie et la mort luttaient ensemble à qui s’établirait sur les continents soulevés. Des combats effroyables, dont la trace s’est conservée parmi les dépouilles cles combat tans, ont signalé cet âge héroïque du règne animal, cette épopée de la nature que nous retrouvons écrite sur les pages du musée de géologie. Les choses en étaient là, quand, au milieu des épouvante mens du globe, une dernière fois naufragé, à la suite des luttes que se livraient entre eux les grands dépopulateurs aux formes monstrueuses et colossales, voici apparaître sur un coin imperceptible du globe un être faible et nu : l’homme.

C’est une opinion convenue que l’homme, au commencement, fa été établi le maître de tous les animaux qui avaient été créés avant son avènement sur le globe. Moïse nous représente Dieu tenant conseil en lui-même, et se disant dans sa sagesse qu’il a besoin d’un lieutenant pour présider aux poissons de la mer, aux oiseaux du ciel, aux grands animaux et aux reptiles qui se remuent à la surface du monde terrestre. Associé par la pensée de son auteur à l’œuvre générale de la création, l’homme ne se montre point dès lors comme une créature de plus, mais comme