Page:Esquiros - Paris ou les sciences, tome 1.djvu/285

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mens de trait et de transport, et tournera leurs facultés vers un autre ordre de services plus compliqués. L’éducation de ces animaux se développant leur utilité s’accroîtra.

La domesticité doit avoir en vue d’augmenter non seulement les forces physiques des animaux auxiliaires, mais encore leurs forces morales, c’est-à-dire leurs instincts. Les bénéfices que la classe laborieuse retirerait de ce dernier perfectionnement sont innombrables. Nul au monde n’ignore que la puissance productive s’accroît en raison du nombre et surtout de la capacité des travailleurs. Cela est non-seulement vrai des hommes, mais aussi des animaux que l’homme s’est associés dans ses travaux les plus pénibles. La domesticité des espèces auxiliaires considérée comme moyen d’amélioration du sort des classes industrielles, est une des plus graves questions d’économie pratique. Il n’y a pas une seule race domestique en France dont le perfectionnement ne contribuerait à étendre la liberté humaine pour l’ouvrier de nos campagnes. Tel animal, dressé à certains emplois, affranchirait le travailleur agricole d’une tâche pénible, malsaine ou fastidieuse. En l’absence de cet animal auxiliaire, l’homme prend les forces nécessaires à un tel travail dans sa propre espèce, souvent même dans sa famille. Sans accroître le nombre des races domestiques (ce qui serait d’ailleurs un autre genre de bienfaits), le seul développement de l’instinct et des forces physiques chez nos animaux actuellement soumis, constituerait, pour l’industrie agricole, une somme considérable de bien-être. Nous