pouvons en juger par les avantages que la liberté humaine recueille déjà de l’éducation des animaux domestiques, avantages toujours proportionnés au degré d’instinct de ces animaux et à la civilisation des peuples qui les possèdent. Quelle distance du chien sauvage, sorte de chacal borné et vorace, ou même du chien des Esquimaux, propre seulement à mouvoir des traîneaux sur la glace, au chien des sociétés plus parfaites. La domesticité en faisant de cet animal le compagnon de l’homme, lui a, pour ainsi dire, communiqué une seconde nature. La science constate que le chien sauvage n’aboie pas ; l’aboiement est, chez le chien domestique, si utile à nos basses cours, une habitude acquise, une sorte d’imitation de la voix humaine, transmise héréditairement d’individu à individu, et qui devient comme naturelle dans notre commerce. C’est pourtant à cette faculté artificielle que le chien doit d’être le gardien de la demeure de l’homme, de ses richesses, de sa vie. Plus une nation est industrieuse, plus elle compte d’espèces domestiques, et plus aussi elle les applique à destinations utiles. Dans les États-Unis, par exemple, on se sert du chien de la maison pour battre le beurre. Cette tâche n’est pas très pénible, sans doute, mais elle est monotone ; il résulte de l’emploi des forces animales à cet usage presque journalier un véritable soulagement pour les maîtres ou pour les serviteurs de la maison.
S’il faut en croire des récits plus ou moins merveilleux, l’ours dans quelques contrées du Nord, l’orang-outaug entre les tropiques, rendent déjà dans