lieux dans lesquels la société les a plongés. Gall eut le courage de son opinion ; il résista énergiquement à cette théorie reproduite dernièrement par M. de Balzac dans sa préface de la Comédie humaine. C’était une volonté toute en ligne droite dans la direction d’une idée fixe. Quand il démontrait plus tard dans ses cours les fonctions du cerveau, il avait coutume de dire en portant sa main sur le sommet de la tête, à l’endroit où il avait placé lui-même l’organe de la fermeté : « Sans ce développement que vous voyez là, il y a long-temps que j’aurais été arrêté dans mes recherches. » Aucun homme en effet n’apporta autant d’efforts que Gall à la conquête d’une vérité ou d’une erreur. Ceux mêmes qui refusent d’ad mettre son système au rang des découvertes de la science, doivent du moins lui tenir compte de l’opiniâtreté de ses moyens pour forcer la nature à une révélation. Ayant reconnu que les idées des autres ne faisaient qu’embarrasser sa marche dans la recherche des propriétés fondamentales du cerveau, il eut le courage de renoncer à tout ce qu’il avait appris jusque-là. Il se mit hardiment sur les traces de la nature, sans autre guide que le hasard. Gall nous avoue lui-même que lorsqu’il commença ses recherches, il ignorait où il devait aboutir. Ce ne fut pas sans une appréhension vague qu’il lança le vaisseau flottant de ses conjectures à la découverte d’un nouveau monde physiologique. Bien d’autres que lui avaient échoué sur cette mer orageuse des problèmes où l’âme ne s’aventure qu’à travers les ténèbres. Faire le tour du cerveau de l’homme était une entreprise encore plus
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