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Page:Essai sur la propriété foncière indigène au Sénégal.pdf/16

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des traités de 1679, qui attribuaient à la France la suzeraineté sur les côtes du Baol, du Sine et du Saloum, le Gouverneur pénétra avec une colonne dans ces deux pays et imposa à leurs chefs des traités par lesquels nos anciens droits furent reconnus et confirmés. Comme conséquence de cette reconnaissance le pavillon français fut arboré sur tous les villages de la côte, depuis le cap Vert jusqu’à la pointe de Sangomar et la construction de plusieurs blockhaus et fortins fut décidée.

En réalité, la prise de possession effective fut bornée aux villages du littoral et on ne poussa pas plus avant dans l’intérieur.

En 1861, à la suite d’une expédition contre le Cayor, le Damel nous cédait le Gandiolais et reconnut comme l’avaient fait le bour du Sine et le teigne du Baol, notre suzeraineté sur tout le littoral de ses États.

La politique énergique du colonel Faidherbe vis-à-vis des indigènes produisit les plus heureux résultats. Le commerce qui était jusque-là languissant, prit un rapide et brillant essor. Des colons s’établirent dans les pays nouvellement conquis, et comme ils avaient besoin de terrains pour bâtir leurs établissements, ils se mirent à acheter au premier venu, oubliant de s’enquérir des titres de leurs vendeurs. Puis vinrent des spéculateurs qui achetèrent à leur tour avec la même insouciance de vastes terrains qu’ils se gardèrent bien d’occuper effectivement et sur lesquels l’État et les particuliers croyant avoir affaire à des terres sans maîtres, venaient s’installer à leur tour. Il se produisit, comme il était facile de le prévoir, une grande confusion et une extrême incertitude dans l’assiette de la propriété.

Dès 1857, le Commandant de Gorée, prévoyant les difficultés auxquelles cet état de choses donnerait lieu dans l’avenir, instituait une commission administrative chargée de trancher les contestations relatives à la possession des terrains de Dakar.

Afin de ne pas laisser prescrire les droits de l’État, il faisait annoncer que « l’État se réservait tous les terrains nécessaires