Page:Essai sur la régénération physique, morale et politique des Juifs.djvu/208

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fans chrétiens, tandis que M. Feller (Journal de Luxembourg, 1er. Octobre 1782) veut en trouver une foule d’incontestables. L’auteur des lettres juives (Tom. 4, pag. 346) penche à croire que ces accusations ne sont pas destituées de fondement.

(4) Tous les Juifs furent chassés de St. Diez par le Duc de Lorraine, à cause du crime de celui qui avoit profané la sainte hostie. Sa maison fut vendue ; elle appartient actuellement au chapitre. En mémoire de cet événement, tous les ans le locataire, en manteau noir, va seul à l’offrande le jour du vendredi-saint, et pose sur l’autel une boîte contenant un millier d’hosties, pour être consacrées. J’ai dit que ce fait paraissait authentique ; car je ne vois pas encore que le crime du Juif soit absolument hors de doute.

Ruyr avoue lui-même qu’on a eu plusieurs opinions sur ce sujet. D’ailleurs il narre d’après Richerius, moine de Senones : tous deux sont trop crédules ; on en jugera par le trait suivant consigné dans leurs ouvrages. Un Juif ensorcela une fille ; et pendant qu’elle dormoit profondément, il lui arracha la matrice. Cette fille réveillée sentit qu’il lui manquoit quelque chose, et se mit à pleurer. Cet événement fit sensation ; une visite de matrone décida qu’on lui avoit enlevé l’uterus. Le Juif confronté avoua le crime, fut condamné à mort, et attaché à la queue d’un cheval. Comme on le traînoit au gibet, il témoigna avoir des choses importantes à révéler ; mais celui qui montoit le cheval en pressa la marche, parce que les Juifs lui avoient promis de l’argent pour empêcher le coupable de parler, de crainte qu’il ne les chargeât dans ses dépositions : en conséquence on le pendit vîte la féte en bas. V. la chronique de Richerius dans le troi-