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Page:Etienne-Gabriel Morelly - Code De La Nature.djvu/21

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tème de Morelly à l’organisation sociale d’un peuple. Les résultats les plus saillants sont résumés dans une note de la Basiliade, dont nous allons nous servir : 1o Il y a une réciprocité de secours qui n’est jamais interrompue ; 2o elle peut être observée dans toutes les provinces d’un empire comme dans une seule ; 3o personne n’est surchargé d’ouvrage et tous les citoyens sont encouragés ; 4o les provisions de toute espèce s’accumulent, et il ne faut par la suite qu’un travail modéré pour entretenir celles qui ne sont pas d’un continuel usage ; 5o quoique tout soit commun, rien ne se prodigue, parce que personne n’a intérêt de prendre plus que le nécessaire, quand il est assuré de le trouver toujours, car que ferait-il du superflu où rien n’est vénal ? 6o les provinces d’un même État s’entrecommuniquent ce qu’elles ont de surabondant, non par échange, ni par prêt, ni par vente, mais par des dons simples et mutuels ; 7o la nation peut sans difficulté commercer avec des étrangers chez qui la police serait toute différente, par un certain nombre de ses citoyens, auxquels elle fournit les fonds de son commerce, et qui rapportent les marchandises à la communauté. Rien ne pourrait exciter de tels commissionnaires à devenir infidèles, parce qu’il n’existerait dans cette république aucun des motifs qui causent ordinairement l’infidélité ; 8o les plus beaux projets qui chez nous, loués et approuvés de tout le monde, manquent cependant d’exécution, et par l’impuissance de celui qui les enfante, et parce que chacun s’en tient à une stérile admiration, trouveraient dans une pareille société, les secours de cent mille bras. Ajoutons de plus qu’une telle institution coupe racine à une infinité de vices, de querelles et de procès ; car, « jamais cette furie qui, sous le nom d’équité, dépèce par lambeaux les éléments mêmes, pour donner à chacun le sien, n’excite d’inimitiés et de jalousies. »