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Page:Eugène Le Roy - Carnet de notes d’une excursion de quinze jours en Périgord, 1901.djvu/17

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des jésuites, ni le maquignonnage des consciences officiellement organisé par les intendants ; toutes ces mesures iniques, violentes, cruelles, barbares, poursuivies pendant un siècle, n’ont pu avoir raison de l’entêtement des huguenots dans leur foi.

Il y a là un fait remarquable qui rappelle la constance des premiers martyrs chrétiens et qui montre que, lorsqu’elle se meut dans son droit, la conscience humaine est invincible.

C’est d’Eymet qu’Henri IV écrivait, le 13 mars 1588, à la belle Corisande à propos de la mort du prince de Condé, à Saint-Jean-d’Angely : Tous ces empoisonneurs sont papistes.

Ce qui ne l’empêcha pas de faire le saut périlleux.

Le soir, nous revenons à Bergerac prendre le train pour Lalinde, où nous arrivons à nuit close.

Très bien dîné à l’Hôtel des Voyageurs et avec un aimable convive :

Soupe maigre aux légumes,
Lamproie en matelotte,
Entre-côte aux échalottes,
Oronges sur le gril
Perdreau rôti

Le matin, nous parcourons la petite ville qui est agréablement située entre la rivière et le canal. Du pont sur la Dordogne on a une jolie vue en aval et en amont. À mi-coteau, sur la rive gauche, la chapelle de Saint-Front-de-Colubri est bâtie sur un rocher sous lequel se trouvent deux grottes, jadis habitées par le dragon que l’apôtre du Périgord fit mourir, selon la légende.

Vue de Lalinde

Lalinde est la première bastille construite par les Anglais en Périgord ; elle date de 1267. On trouve peu de restes des fortifications devant lesquelles le duc de Berry planta son camp en 1370 : Une vieille porte en