l’assurant que l’un et l’autre nous lui serions reconnaissants jusqu’à la mort.
— Mon nom est Vidal-Fongrave, dit-il ; je suis content de n’avoir pas obligé des ingrats ; mais il ne faut rien exagérer : je n’ai fait que mon devoir d’homme et d’avocat.
Ayant quitté M. Fongrave, ma mère se décida à partir de suite, vu que nous n’avions plus de motif de rester à Périgueux, et qu’il était encore de bonne heure. Auparavant nous fûmes à l’auberge, où elle demanda à la bourgeoise ce que nous devions, en tremblant de n’avoir pas assez d’argent ; mais l’autre lui répondit :
— Vous ne me devez rien du tout, brave femme ; M. Fongrave a tout payé à l’avance ; et même, tenez, il m’a chargée de vous remettre ça.
Et elle lui tendit un écu de cent sous plié dans du papier.
— Mon Dieu ! fit ma mère les larmes aux yeux, il y a encore de braves gens dans le monde !… Dites à M. Fongrave, je vous prie en grâce, que je ne l’ai pas assez remercié tout à l’heure, mais que tous les jours de ma vie, en me rappelant le malheur de mon pauvre homme, je penserai à sa bonté !
— Ah ! dit la femme, c’est un bien brave jeune monsieur ! Et, sans vouloir faire du tort aux autres avocats, je crois qu’il n’y en a guère comme lui !
Au sortir de l’auberge, ayant gagné la place du Greffe, nous redescendîmes vers le faubourg