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Page:Eugène Le Roy - Jacquou le Croquant.djvu/291

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un moment avec le chevalier en se promenant autour de la maison, et puis s’en retourna.

Le menuisier n’arrivant pas, je m’en fus au devant et, peu après, je l’aperçus au loin, marchant derrière son bardot qui portait la caisse en travers attachée, lui se tenant paresseusement au bacul. Arrivés à la maison, je posai la caisse dans la chambre et, étant entré dans la ruelle du lit, le chevalier étant de l’autre côté, nous passâmes un drap sous le corps en commençant par la tête, et puis tous quatre, avec Cariol et Jean, nous l’enlevâmes du lit pour le coucher dans le cercueil où la demoiselle Hermine avait placé un oreiller. Puis, ayant dit notre dernier adieu au pauvre ci-devant curé Bonal, le linceul fut rabattu sur lui ; après quoi, le menuisier ajusta le couvercle et se mit à le clouer. Ces coups de marteau dans cette chambre où jusqu’à ce moment on n’avait parlé qu’à voix basse, comme de crainte de réveiller le mort, avaient quelque chose de brutal qui faisait peine à ouïr.

Cependant le jour tirait à sa fin : après avoir mis la caisse sur deux chaises, nous passâmes des serviettes tordues par-dessous et nous sortîmes de la maison. Il n’y avait pas un étranger, personne, à la réserve de deux vieilles mendiantes des environs, à qui Bonal portait de temps en temps quelque tourte de pain ou un morceau de lard pour leur soupe.

Tandis que nous autres, portant le cercueil, nous marchions dans l’allée d’un pas lourd et