Page:Eugène Le Roy - L’Année rustique en Périgord, 1921.djvu/27

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folie ; le chèvrefeuille des haies — en notre patois « chabridou » — la véronique germandrée aux fleurs bleues en épi ; l’églantier qui fournit aux farceurs le poil à gratter ; et tant d’autres espèces encore.

Au bord des chemins, les haies d’aubépine aux fleurs blanches, ou roses parfois, embaument, et leurs fragances charriées à travers pays par le vent doux, se mêlent aux senteurs balsamiques des pins. Dans les nuits tièdes aux clartés stellaires, des effluves enivrants montent de la terre fécondée, incitant tous les êtres à aimer, cependant que dans le silence nocturne le rossignol chante…

. . . . . . . . .


Chante, rossignol chante,
Toi qui as le cœur gai !

Pour moi je ne l’ai guère,
Mon amant m’a quitté
Pour un bouton de rose
Que lui ai refusé !

Je voudrais que la rose
Fût encore au rosier,
Et puis que le rosier
Fût encore à planter !

Ainsi — ou à peu près — dit une vieille chanson, les regrets d’une fille qui, en cette saison d’effervescence où le cœur des jeunes pucelles s’attendrit, eut le courage de refuser à son ami un bouton de rose symbolique.

Les amoureux pour le bon motif, les futurs « novis », eux, suivent bien moins les indications de la nature extérieure que celles des convenances