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Page:Eugène Le Roy - La Damnation de Saint Guynefort.djvu/35

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La Damnation de Saint Guynefort



(Suite et fin)



Là-haut, les choses n’allaient pas tout-à-fait aussi bien. Le bon Guynefort revêtu, ne sais comment, de sa forme mortelle, gravissait péniblement un chemin montueux, pierreux, malaisé, bordé de ronces et d’épines, qu’un poteau indicateur appelait, Voie étroite. Les pierres roulaient sous ses pieds, les ronces lui égraffignaient les mains, il suait, soufflait, tirait la langue, et de temps en temps s’arrêtait pour reprendre haleine.

« Il me semble, — se disait-il alors, — que je suis dans le chemin du Charreyrou, qui monte du gué Gonthier au bourg d’Hautefort. Si j’avais seulement mon bâton que Nicolette fit brûler l’autre jour, pour le remplacer par un autre fraîchement coupé dans la haïe fleurie de notre « baradis », encore patience ! »

Et après avoir soufflé, Guynefort continuait à gravir la montagne escarpée. Sur le coup de midi il arriva au sommet d’icelle et vit une esplanade bordée par un grand bâtiment semblable à un cloître, où il entra comme un âne dans un moulin.