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Page:Eugène Le Roy - La Damnation de Saint Guynefort.djvu/36

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Il était dans une sorte de vestibule, dans une salle des « pas perdus » vaste et déserte, avec des piliers de mauvais style soutenant une voûte surbaissée. En face de lui était un guichet où il alla frapper après avoir fait cette réflexion à part lui :

« On n’est pas gêné, céans ! »

Le guichet s’ouvrit incontinent et un mignon chérubin aux joues roses, aux cheveux blonds bouclés, muni aux omoplates d’une belle paire d’ailes blanches, lui demanda poliment :

— Qu’y a-t-il pour votre service ?

— Je voudrais entrer en paradis.

— On n’y entre pas comme ça……, attendez un peu. Saint Pierre est allé au rapport, il va revenir dans un instant.

En attendant le pipelet céleste, Guynefort examina le greffe du séjour des bienheureux. C’était une grande pièce éclairée par en haut, dont les murs étaient cachés par d’innombrables registres rangés sur des rayons. Devant des bureaux de bois noirci, étaient assis de petits anges qui paraissaient très appliqués à leurs écritures. Au fond, s’ouvrait une porte monumentale donnant sur l’habitacle des élus. Les flons-flons d’une musique de théâtre forain se faisaient entendre de l’autre côté de la porte.

— Vous avez concert aujourd’hui ? — demanda Guynefort au chérubin qui se tenait près du guichet.

— Heu ! concert si l’on veut. David et Cécile