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Page:Eugène Le Roy - Nicette et Milou, 1901.djvu/134

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il se fait amener sa jument « pécharde » et part en tournée.

Malheur aux malades qu’il va voir ! Ils seront copieusement phlébotomisés ! Si par hasard la Guillone était dans le cas d’avoir besoin de lui, elle serait saignée à blanc, sans miséricorde ! Sûr que, de quelque temps, elle ne le gênerait pas !

Heureusement, elle n’est pas malade. Il ne reste à M. Rudel qu’à chercher quelque moyen détourné de l’éloigner. Il songe à la faire en aller au loin sur un faux avis donné par quelqu’un d’aposté : mais la chose est difficile. Pendant un mois, il est quasiment fou d’avoir failli à son dessein. Les autres filles ou femmes, il ne les regarde tant seulement pas. C’est la Nicette qu’il veut, avec une rage de passion qui lui fait dire parfois tout seul ;

« Quand je devrais tuer la vieille, je veux cette drole ! Je la veux et je l’aurai, ou je ne m’appelle plus François Rudel ! »

Un jour, rentrant de voir ses malades, il trouve sur son chemin la « boucatière » qui l’arrête avec un mauvais rire :