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Page:Eugène Le Roy - Nicette et Milou, 1901.djvu/162

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de suite qu’ils sont pauvres, pauvres, de ces traîne-misère comme il y en a tant au fond de nos campagnes. La femme est vêtue d’une brassière d’étoffe burelle, usée, d’un cotillon de droguet tenu par des bretelles de lisière, coiffée d’un mouchoir de cotonnade à carreaux bleus et rouges, et chaussée de gros sabots.

L’homme a un mauvais « gipou », ou habit-veste, de même étoffe que la brassière de sa femme, et une culotte du même droguet blanchi par l’usure, que son jupon. Il marche nu-pieds ; ses sabots sont attachés à la bastine de la bourrique par un lien de vîme, et sa tête est abritée par un vieux chapeau périgordin à calotte ronde, bosselé, roussi par le soleil et les pluies, dont les larges bords retombent flasques et déformés.

À Saint-Pardoux-d’Ans, tous deux quittent le grand chemin d’Hautefort, et, prenant à droite, s’en vont passer à Chourgnac, d’où ils se dirigent à travers bois sur Taillepetit pour de là gagner le bourg du Temple.

L’homme a dû remettre ses sabots depuis