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Page:Eugène Le Roy - Nicette et Milou, 1901.djvu/163

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Saint-Pardoux. Il a de la corne par l’habitude d’aller pieds-déchaux ; mais dans ces cantons, il y a tellement de pierres « ruffes », ou rugueuses, de rognons de silex à vives arêtes, qu’à la longue, de passer dessus dans ces chemins mal frayés, ça « mache » tout de même.

Toute cette contrée est le pays des pierres à foison. Autour des villages, dans les emplacements vacants, dans les « cafourches », ou carrefours des chemins, on en voit d’énormes mont-joies apportées des terres voisines. Dans les champs éloignés des chemins, on en a fait, pour se débarrasser, de gros amoncellements appelés « cheyroux », couverts par l’effet du temps, de ronces, d’églantiers, d’herbe-aux-gueux, et sous lesquels les lapins font leurs clapiers ; mais on a eu beau épierrer, il y en a toujours.

Dans ce renvers, la pierre est partout, se trouve partout, sort de partout : Elle « naît » dans la terre selon le dire des gens. Le sol en est couvert comme s’il en avait plu. Les haies sont des murs, les chemins des carrières, et