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Page:Eugène Le Roy - Nicette et Milou, 1901.djvu/164

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les « tuilées », ou toitures, des murailles de pierres plates qui montent obliquement le long des charpentes des maisons et des granges.

Le pays est morne, triste, aride. Entre le Haut-Vézère, la Soue et le Blâme, sur une étendue de plusieurs lieues, pas un ruisseau, peu de fontaines. Des « lacs » où croupissent les eaux de pluie servent à abreuver les bestiaux. Quelques puits sujets à tarir, et des citernes, fournissent de l’eau à peu près potable aux habitants. Le plateau s’étend en plis de terrain peu élevés, arrondis, séparés par des combes étroites, plantées parfois de rares noyers, et où l’araire remue autant de pierres que de terre. Autour des villages, dans les « baradis » ou enclos, des cerisiers embuissonnés défient les maraudeurs. Quelques vignes à mi-côte des « termes » montrent parmi leurs ceps tordus, des albergiers difformes, et, en un coin, une cabane de pierre au toit voûté en cul-de-four ombragée par un figuier. Puis des bois de châtaigniers à fruit çà et là sur une croupe, d’immenses espaces mouvementés comme des