Page:Eugène Le Roy - Nicette et Milou, 1901.djvu/167

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curiosité satisfaite, reviennent devant l’âtre contempler la bienheureuse oulle d’où s’échappent des jets de vapeur.

Alors la Barbote dépose le numéro 745 sur le lit où il se met à « gimer » ; puis le père, entalenté comme un loup en hiver, décroche l’oulle, la vide sur la table et tous, petits et grands, tombent sur les pommes de terre fumantes qu’ils dévorent sans leur laisser le temps de refroidir.

Le petit « gouret », qu’on oublie, crie comme lorsqu’on le saignera, et se dresse contre le banc. Bien à regret, Barbot lui jette une pomme de terre à moitié gâtée.

La bourrique, elle, à ces façons accoutumée, s’en est allée brouter le long des chemins et tâcher de trouver quelque mauvais chardon dédaigné par une autre bête asine.

Le repas n’est pas long ; bientôt il ne reste sur la table que les pelures des pommes de terre, et tous se regardent… Oui, ils mangeraient bien encore, positivement… Le pauvre Barbot surtout. Il a vu à Périgueux des quartiers de