Page:Eugène Le Roy - Nicette et Milou, 1901.djvu/178

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de Limoges à Cahors, proche de la tuilière de la Genèbre, ils s’arrêtent et admirent naïvement le paysage qu’ils voient pour la première fois. « Belle vue », dit de cet endroit un vieil itinéraire de la France ; et en effet elle est belle. En face, la haute colline d’Hautefort allongée du levant au couchant se dresse au milieu d’un cirque de hauteurs boisées qui ferment l’horizon. Du côté de l’ouest elle est couronnée par les masses vertes des grandes futaies du parc. À l’est, isolée par une profonde coupure, s’élève l’esplanade soutenue par de hauts remparts. Au-dessus encore, la masse du château moderne se dresse dans le ciel avec ses hautes toitures, ses pavillons, et ses ailes terminées par de grosses tours à créneaux, coiffées de dômes surmontés de lanternons ajourés.

Au-dessous des remparts, les maisons du bourg dévalent en désordre le long des pentes roides, comme un troupeau de brebis descendant à l’abreuvoir. Le soleil en son midi crible de rayons cet ensemble, accuse les détails de la massive construction, fait étinceler les vitres