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Page:Eugène Le Roy - Nicette et Milou, 1901.djvu/179

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des grandes fenêtres, ressortir les arcades de la cour intérieure ; fouille de jets de lumière crue et marque d’ombres projetées, la petite bourgade d’un aspect pittoresque à cette distance.

— Comme c’est joli ! dit la Botille.

— Oui bien… et c’est là dans ce château que nous aurions de la place pour nous gîter, ajoute Milou… Je ne sais, continue-t-il, pourquoi il y en a qui ont vingt fois plus de tuilées qu’il n’est besoin au-dessus de leur tête… et d’autres vingt fois moins…

La Botille n’en sait rien non plus. Les deux enfants se lèvent et descendent dans le vallon. Au pied de la colline, sous Hautefort, à l’endroit où le Thévenau se joint à la Beuse, est le pont Saint-Jamet. Là était l’ancienne voirie où l’on portait les bêtes crevées. Là fut jetée par le bourreau de Périgueux, sur l’ordre du curé du lieu, et mangée aux chiens, une noble huguenote, Suzanne de Mouneix damoiselle de Labrousse, morte dans la nuit du 27 au 28 décembre 1688…