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Page:Eugène Le Roy - Nicette et Milou, 1901.djvu/198

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verts d’une mince couche de terre qu’on enlève aisément avec le pied. Au bas du puy de Maumont, il y en a un tas de plusieurs milliers de charretées.

La plus grosse maison de Maumont c’est celle des Nougarède. Elle fut bâtie cent cinquante ans il y a, tout à fait à la cime du puy, de manière que par derrière, le jardin est en terrain plainier. Au levant, elle voit par-dessus les autres maisons du village, le vallon de l’Hermitage et l’étang. De ce côté-là est la cour fermée d’un grand mur, d’où l’on monte à la maison par un escalier extérieur, qui aboutit à un auvent porté par des piliers de pierre.

C’est là que demeure Céleste Nougarède, « la demoiselle » comme on l’appelle dans le village. Elle n’est plus de première jeunesse, trente-cinq ou trente-six ans à peu près, mais belle femme tout de même et bien de figure sous sa coiffe à barbes de dentelles, car elle n’a jamais quitté le costume du pays : brassière de toile tenant les seins en manière de corset, cotillon venant aux chevilles, corsage froncé,