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Page:Eugène Le Roy - Nicette et Milou, 1901.djvu/288

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« l’homme bourru » est grand et ne montre peau de « chrétien » sur la figure et les mains. Les gendarmes font un procès-verbal de tous ces dires et l’envoient à Périgueux. Pendant ce temps-là, le quidam continue ses brigandages.

Il travaille à de certains jours sur le grand chemin royal de Limoges à Cahors. C’est ce chemin, qu’en 1793, le représentant Lakanal fit réparer révolutionnairement en convoquant tous les hommes valides pendant trois jours. Depuis ce temps-là, on n’y a pas apporté une pierre, pas comblé une ornière, aussi est-il fort ruiné. Pourtant on y passe beaucoup, c’est le vrai chemin des marchands du haut Limousin qui vont dans le Périgord noir, à Montignac, Salignac, Sarlat, Domme, acheter de l’huile, des noix, des vins, des meules de moulin ; comme aussi de ceux du Périgord qui vont chercher des veaux de corde, ou bouvillons, aux foires de Saint-Yrieix et de Limoges. Il n’est guère engageant, ce chemin, mais il n’y en a pas d’autre à cette époque. Très large, il s’en va tout droit, monte sur les « termes », descend