n’est pas sans avoir quelques bons résultats au point de vue de l’intérêt public. Ainsi, par exemple, les comédiens n’étant pas plus payés que les autres travailleurs, le théâtre est un plaisir que tout le monde peut se permettre. Pour 150 francs, une troupe de trente comédiens, avec leurs costumes, la plupart du temps très beaux, joue pendant quarante-huit heures tout ce que l’on veut en fait de drames, de vaudevilles et de comédies. Les décors et la mise en scène sont à peu près nuls, il est vrai, et l’imagination en fait tous les frais: mais aussi les places ne coûtent que 2 à 3 centimes, 15 à 20 pour les meilleures. Et comme les campagnes sont très peuplées, il n’y a pas jusqu’au hameau le plus reculé qui ne soit visité très fréquemment par des troupes nomades, de telle sorte que les plus pauvres peuvent, plusieurs fois par mois, voir revivre sous leurs yeux les grandes scènes de leur histoire nationale, ou bien trouver dans un genre moins sérieux, souvent même assez grossier, quelquefois aristophanesque, car il ne faut rien cacher, des distractions à leurs travaux quotidiens.
Je disais tout à l’heure que toutes les professions sont, en Chine, également considérées. Il en est une cependant qui domine toutes les autres : c’est celle des lettres et de l’enseignement. Lorsqu’il sera question de l’État et de son rôle dans la vie publique, je parlerai des honneurs et des privilèges qui lui sont accordés. Je ne veux maintenant qu’indiquer la situation qu’elle occupe dans