Page:Eugene Simon - La Cité chinoise, 1891.djvu/132

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et toujours prêtes, mise à la disposition des générations futures par celles qui les ont précédées. Et enfin, c’est une richesse que ni les vers ni la rouille ne rongent, que ni les voleurs ni les krachs n’emportent, que les conversions n’atteignent pas. Elle augmente sans cesse. Quel meilleur grand-livre que la terre, et plus sûr ! Aussi les Chinois n’en ont-ils pas d’autre. Je ne sais quel penseur a écrit que la vertu d’un peuple peut se mesurer à la valeur de son territoire. Si cela est, que le lecteur en tire la conclusion lui-même. — Mais il m’arrête et me dit : Pardon, vous venez de nous déclarer que pour un franc on obtient bien plus d’objets utiles qu’en France ; donc l’argent est plus rare, donc l’épargne... ? — Donc l’épargne est dans le sol, et c’est ce que je disais. Quant aux capitaux circulants, quant aux capitaux à louer, ils sont, en effet, plus rares qu’en France, et cela ne doit étonner personne maintenant, puisqu’il n’y a pas de rentiers, et que ceux qui possèdent les capitaux les font valoir directement. Leur circulation est même tellement active, ils sont si demandés et si peu offerts, que l’intérêt est de 30 0/0. J’ajoute tout de suite que cet intérêt n’est payable que pendant trois ans, et qu’ensuite on ne doit plus que le capital. — On me fait une autre objection : — Eh bien, et le crédit que vous nous représentiez si facile ? — Je persiste et je montrerai tout à l’heure comment il fonctionne. A présent, je reviens au travail.

On a vu que l’industrie n’existait, en Chine, qu’en fonction de l’agriculture, et qu’elle ne dépassait pas