Page:Eugene Simon - La Cité chinoise, 1891.djvu/170

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agrégées, bibliothèques, etc., Hiun-tao, 8e ordre. Mais, sans parler davantage aujourd’hui du service de l’enseignement, je reviens à celles des fonctions de l’Académie qui se rattachent plus étroitement au sujet qui nous occupe. On a vu comment se faisaient les lois ; mais il ne suffit pas de les avoir faites ou d’en garder le dépôt : il faut qu’elles soient observées. Pour s’en assurer, il existe depuis la plus haute antiquité une institution qui n’a rien d’équivalent dans aucun autre État civilisé : c’est la cour des censeurs. Elle est formée de quarante membres pris au sein de l’Académie. Les uns sont placés près du souverain et surveillent non seulement les actes de sa vie publique, mais ceux mêmes de sa vie privée qui pourraient être des infractions aux principes fondamentaux de l’État. Parmi ces dernières, les plus grandes, celles qui sont le plus sévèrement censurées, sont ses manquements aux devoirs du culte des ancêtres et de la famille, et il n’est guère de faute que les censeurs ne trouvent moyen de ramener à ces manquements. En veut-on un exemple ? Veut-on savoir de quelle façon ils savent parler au souverain le langage de la réprobation ? C’était en 1860. Les armées alliées de la France et de l’Angleterre menaçaient la capitale. L’Empereur, conseillé par des courtisans qui cherchaient à flatter ses sentiments, parlait de fuir le palais de Yuen-ming-yuen, qu’il habitait alors, pour celui de Géhol, en Mongolie, et, pour colorer sa fuite, faisait organiser des chasses