Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, I, 1884.djvu/145

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serviteurs Phryges s’empressèrent d’accourir, et ils se demandaient l’un et l’autre, avec inquiétude, s’il n’y avait pas là quelque embûche. Et il semblait aux uns qu’il n’y en avait pas, et il semblait aux autres qu’ils voyaient la fille de Tyndaréôs enveloppée dans les rets du dragon matricide.

LE CHŒUR.

Et toi, où donc étais-tu alors ? Étais-tu déjà en fuite, dans ta terreur ?

LE PHRYGE.

Par hasard, selon la coutume Phrygienne, j’agitais çà et là l’air près de la chevelure de Hélénè, avec un cercle bien garni de plumes, et devant sa joue, selon la mode Barbare. Et elle tordait de ses doigts le lin du fuseau, et elle laissait tomber les fils à terre, désirant composer avec le butin Phrygien des ornements de lin et des vêtements de pourpre pour le tombeau de Klytaimnestra. Et Orestès parla ainsi à la femme Lakainienne : — Ô fille de Zeus, quitte ton siège pour venir à celui de l’antique foyer du bisaïeul Pélops, afin d’entendre mes paroles. — Et il l’emmenait, et elle le suivait, sans prévoir ce qu’il allait faire. Et le perfide Phôkéen, son compagnon, faisait autre chose : — Ne sortirez-vous pas d’ici, lâches Phryges ! — Et il les enferma ici et là dans la demeure, les uns dans les écuries des chevaux, les autres à l’extérieur, nous dispersant tous loin de la maîtresse.

LE CHŒUR.

Qu’est-il arrivé de lamentable après cela ?