Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, I, 1884.djvu/438

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Antistrophe I.

Connais ta destinée, réfléchis au malheur présent dans lequel tu es tombée. Tu combats contre tes maîtres, une fille Ilienne contre les filles de Lakédaimôn. Laisse ce temple qui reçoit les brebis offertes à la Déesse de la mer. Quelle utilité y a-t-il à consumer ton corps à cause des violences de tes maîtres ? Leur puissance te convaincra. Pourquoi tant d’efforts et de peines, quand tu ne peux rien ?

Strophe II.

Allons ! Quitte la splendide demeure de la divine Nèrèis, et reconnais que tu es esclave sur une terre étrangère, dans une ville étrangère, où tu ne vois aucun de tes amis, ô très malheureuse, ô très misérable épouse !

Antistrophe II.

Car je suis pleine de compassion pour toi, femme Ilienne, qui es venue dans nos demeures ; mais je me contiens par crainte de mes maîtres, et je vois seulement ta destinée avec pitié, de peur que l’enfant de la fille de Zeus sache que je te suis bienveillante.




HERMIONÈ.

Je ne suis point venue, apportant, en prémices nuptiales, de la demeure d’Akhilleus et de Pèleus, ces ornements d’or qui entourent ma tête et ces péplos aux couleurs variées qui revêtent mon corps ; mais je les ai apportés de la terre Lakainienne Spartiate, et mon père