Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, I, 1884.djvu/442

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HERMIONÈ.

Tu ne parles point en effet, mais tu agis contre moi autant que tu le peux.

ANDROMAKHÈ.

Ne peux-tu subir silencieusement la douleur qui te vient de Kypris ?

HERMIONÈ.

Quoi donc ? N’est-ce pas là ce qu’il y a de meilleur pour les femmes ?

ANDROMAKHÈ.

Pour celles qui en usent bien ; sinon, cela est honteux.

HERMIONÈ.

Nous ne réglons pas notre Cité par les lois des Barbares.

ANDROMAKHÈ.

Ce qui est honteux ici n’est pas moins honteux là.

HERMIONÈ.

Certes, tu es habile ; mais cependant il te faut mourir.

ANDROMAKHÈ.

Vois-tu la statue de Thétis qui te regarde ?

HERMIONÈ.

Certes, elle hait ta patrie, à cause du meurtre d’Akhilleus.