Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, I, 1884.djvu/445

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de Zeus, quand il vint dans les bois Idaiens, conduisant le char au beau joug des trois Déesses, pour le combat lamentable de la beauté, vers les étables du bouvier, vers le jeune pasteur solitaire dans sa demeure déserte !

Antistrophe I.

Quand elles furent arrivées dans les bois ombreux, les Déesses lavèrent leurs corps éclatants dans les eaux des sources de la montagne, et elles allèrent vers le fils de Priamos. Et elles luttaient entre elles de paroles flatteuses, et Kypris l’emporta par ses paroles habiles, douces à entendre, mais qui devaient amener l’amer renversement de la ville malheureuse des Phryges et des citadelles de Troia !

Strophe II.

Plût aux Dieux qu’elle eût jeté cette calamité par-dessus sa tête, celle qui enfanta autrefois Paris, avant qu’elle l’eût envoyé habiter le mont Idaios, quand, auprès du Laurier sacré, Kasandra cria qu’il fallait tuer ce mortel fléau de la Ville de Priamos ! Vers qui n’alla-t-elle pas ? Qui d’entre les vieillards du peuple ne priait-elle pas, afin qu’on tuât l’enfant ?




Antistrophe II.

Le joug servile n’eût pas été imposé aux Iliennes, et toi, femme, tu posséderais la demeure royale. Elle eût épargné à la Hellas les travaux douloureux que ses jeunes hommes ont endurés en errant pendant dix années autour de Troia ; les lits ne fussent pas restés déserts, et les vieillards n’eussent pas été privés de leurs enfants.