Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, I, 1884.djvu/456

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car il ne m’est point permis de toucher de la main ton très cher menton, délivre-moi, par les Dieux ! Sinon, nous mourrons, honteusement pour vous, et misérablement pour moi, ô vieillard !

PÈLEUS.

Je vous ordonne de dénouer ses liens avant qu’un de vous gémisse, et de laisser ses deux mains libres.

MÉNÉLAOS.

Et moi, je le défends, n’étant point ton inférieur, et possédant sur celle-ci un plus grand pouvoir que toi.

PÈLEUS.

Comment ! Es-tu venu ici commander dans ma demeure ? N’est-ce pas assez pour toi de commander dans Sparta ?

MÉNÉLAOS.

J’ai pris cette captive dans Troia.

PÈLEUS.

Mais le fils de mon fils l’a reçue en récompense.

MÉNÉLAOS.

Ce qu’il possède n’est-il pas à moi, comme mes biens sont à lui ?

PÈLEUS.

Pour en bien user, non pour faire le mal, non pour tuer violemment.

MÉNÉLAOS.

Sache que jamais tu ne l’arracheras de ma main.

PÈLEUS.

Mais j’ensanglanterai ta tête avec ce sceptre.