Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/102

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LE CHŒUR.
Strophe.

Ceci me plaît. Approuve-le, et change de dessein. Je n’aime pas le commandement téméraire des chefs. Rien n’est meilleur, en effet, que l’envoi d’un espion rapide qui sache pourquoi ces feux brûlent devant la station des nefs.

HEKTÔR.

Vous l’emportez, puisque ceci plaît à tous. Va donc ranger les Alliés, car l’armée serait troublée si elle apprenait ces assemblées nocturnes. Moi, j’enverrai un espion à l’ennemi. Si nous apprenons qu’il médite quelque ruse, tu sauras tout et tu assisteras aux délibérations. S’ils se dispersent dans la fuite, prépare-toi à entendre l’éclat de la trompette, car je ne tarderai pas, et je marcherai, cette nuit, vers la station des nefs et contre l’armée des Argiens.

AINÉIAS.

Envoie, avant tout. Maintenant tu penses prudemment. Tu me verras agir courageusement avec toi, quand il le faudra.




HEKTÔR.

Donc, lequel des Troiens qui ont entendu ces paroles veut aller examiner les nefs des Argiens ? Qui veut bien mériter de cette terre ? Qui consent ? Je ne puis, en effet, tout faire pour la patrie et les Alliés.