Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/156

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dant les toiles de l’Ida. Pour la dernière fois, je vois les corps de mes fils, pour la dernière fois ! Je subirai des maux plus terribles que toi, entraînée au lit d’un Hellène, — périssent cette nuit-là et cette destinée ! — ou, misérable servante, je puiserai l’eau sacrée de Peirèna. Plaise aux Dieux que je sois menée dans l’illustre et heureuse contrée de Thèseus ! Que ce ne soit pas au moins vers les tourbillons de l’Eurotas, dans la très odieuse demeure de Héléna, où je deviendrai l’esclave de Ménélaos, le dévastateur de Troia !

Antistrophe III.

J’ai appris que la sainte contrée Pènéienne, très belle base du mont Olympos, abondait en richesses et en fécondité. C’est là où il me serait doux d’aller, après la divine contrée de Thèseus. Et celle de l’Aitna d’Hèphaistos, mère des montagnes Sikéliennes, en face de la Phoinika, est célébrée aussi, ai-je appris, par ses couronnes de vertus ; et, de même, la contrée voisine de la mer Ionienne, qu’arrose le très beau Krathis, qui fait resplendir les chevelures blondes, et qui, de ses sources sacrées, nourrit cette terre bien peuplée.

Mais un héraut des Danaens vient de nous apporter de nouveaux ordres. Il vient, hâtant ses pieds rapides. Qu’apporte-t-il ? Que dit-il ? Déjà nous sommes esclaves sur la terre Dôrique !




TALTHYBIOS.

Hékabè, certes, tu sais que je suis venu bien souvent