Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/24

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LE BOUVIER.

Nul ne le sait. Nous ne l’avons pas entendu.

IPHIGÉNÉIA.

Comment les avez-vous vus et les avez-vous pris ?

LE BOUVIER.

Sur le rivage de la mer inhospitalière.

IPHIGÉNÉIA.

Mais qu’y a-t-il de commun entre des bouviers et la mer ?

LE BOUVIER.

Nous allions baigner nos bœufs dans l’eau de la mer.

IPHIGÉNÉIA.

Reviens à ceci : comment les avez-vous pris et de quelle manière ? Je désire le savoir. Ils viennent après un long temps, et, depuis, l’autel de la Déesse n’a pas été arrosé de sang hellénique.

LE BOUVIER.

Nous avions mené nos bœufs, qui paissent dans les bois, à la mer qui coule entre les Symplègades. Il y a là une roche abrupte, creusée par l’agitation des lames, et où s’abritent les pêcheurs de pourpre. Là, un de nos bouviers aperçut deux jeunes hommes, et il recula en