Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/246

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
234
LES BAKKHANTES.

Dionysos.

Tu le peux, si tu veux. Tu n’avais pas l’esprit sain ; mais tu l’as maintenant comme il faut que tu l’aies.

Pentheus.

Emporterons-nous des leviers, ou arracherai-je ces montagnes de mes mains, les emportant sur mes épaules ou dans mes bras ?

Dionysos.

Prends garde de renverser les retraites des Nymphes et la demeure de Pan, là où il a coutume de jouer de la flûte.

Pentheus.

Tu as bien parlé : ces femmes ne doivent pas être vaincues par la force. Et je me cacherai sous les sapins.

Dionysos.

Tu te cacheras là où il convient que tu sois caché pour épier avec ruse les Mainades.

Pentheus.

Certes, il me semble les voir dans les bois, telles que des oiseaux, prises dans le très doux filet du lit !

Dionysos.

Est-ce donc pour cela que tu vas les épier ? Tu les prendras peut-être, si tu n’es pas pris le premier.