Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/281

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mort par les Lois. Nous avons le droit, en régissant notre cité, de rendre par nous-mêmes des jugements sans appel. Ils se sont approchés des foyers de plusieurs autres peuples ; mais nous ayons persisté dans les mêmes paroles : aucun n’a osé se susciter des malheurs. Mais ils sont venus ici, pensant, ou que tu avais quelque ineptie dans l’esprit, ou pour tenter, dans leurs affaires désespérées, si tu leur viendrais ou non en aide. Certes, ils n’espèrent point que, tant que tu seras en possession de ta raison, seul de toute la Hellas qu’ils ont parcourue, tu aurais pitié de leur fortune perdue. Vois ! songe au profit que tu aurais, si, les ayant reçus dans ton pays, tu nous permettais de les emmener. Voici les avantages que tu pourrais attendre de nous : ce serait de concilier à ta Cité les nombreuses armées d’Argos et toute la puissance d’Eurystheus. Mais, si tu écoutes leurs paroles, et si tu es touché par leurs lamentations, la chose sera remise au sort des armes ; car ne pense pas que nous renoncions à cette querelle sans combat. Que diras-tu donc ? De quelles terres as-tu été dépouillé, pour songer à combattre les Tirynthiens et les Argiens ? À quels alliés viens-tu en aide ? Pour quelle cause sacrifieras-tu les guerriers tués ? Certes, tu te feras une mauvaise renommée parmi les citoyens, si pour ce vieux tombeau qui n’est plus rien, pour ainsi dire, et pour ces enfants, tu mets le pied dans la sentine. Tu diras, et c’est ta raison la plus spécieuse, que tu espères en l’avenir ; mais ceci est bien au-dessous des avantages présents, car ces enfants combattront mal contre les Argiens, quand ils seront arrivés à la puberté, si, par hasard, ceci te hausse le cœur ; et dans l’intervalle il se passera un long temps pendant lequel vous pouvez périr. Mais crois moi ! et, sans rien me donner, permets-moi