Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/298

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vieille Alkmèna, qui reste dans les demeures, la mère de notre père, et honorez aussi nos hôtes. Et s’il plaît jamais aux Dieux de vous affranchir de vos maux et de vous rendre à la patrie, souvenez-vous, et faites, comme il est juste, de magnifiques funérailles à votre libératrice, car je ne vous ai pas manqué, et je suis morte pour ma race. Les beaux monuments funèbres remplaceront ma virginité et mes enfants, s’il subsiste quelque sentiment sous la terre ; et plaise aux Dieux qu’il n’en soit rien ! car, si, là aussi, nous devons souffrir, je ne sais où l’on peut se réfugier. La mort, en effet, passe pour le meilleur remède à tous les maux.

IOLAOS.

Ô toi qui excelles par ta grandeur d’âme entre toutes les femmes, sache que tu seras hautement honorée par nous, vivante ou morte. Mais je te salue ! car je crains de blesser par mes paroles la Déesse à qui ton corps est consacré, la fille de Dèmètèr. Ô enfants, je meurs ! Mes membres sont rompus de douleur. Prenez-moi, asseyez-moi-là, couvrez-moi de ce péplos, car je ne puis me réjouir de ceci. Et cependant, si l’oracle n’est pas accompli, nous ne pourrons vivre et de plus grands maux nous attendent, bien que ceci soit déjà lamentable !

LE CHŒUR.
Strophe.

Je dis qu’aucun homme n’est heureux ou malheureux