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Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/299

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contre la volonté des Dieux. Aucune demeure n’est toujours prospère ; et la Moire va de l’un à l’autre. Elle renverse celui-ci du faîte dans l’humilité, et elle rend heureux celui qui était misérable. Il n’est permis à aucun d’échapper aux décrets de la destinée. Toute sagesse est vaine ; et qui tente d’y échapper fera toujours d’inutiles efforts.

Antistrophe.

Pour toi, sans te jeter contre terre, supporte la destinée des Dieux, et ne ronge pas ton cœur outre mesure. En effet, pour ses frères et pour cette terre, cette malheureuse souffre une mort glorieuse, et sa renommée ne sera point obscurcie parmi les hommes. La vertu marche à travers les épreuves. L’action de celle-ci est digne de son père et digne de sa race illustre. Si tu honores la mort des justes, je l’honore aussi.

UN SERVITEUR.

Ô fils, salut ! Le vieillard Iolaos et la mère de votre père ne sont donc pas ici ?

IOLAOS.

Me voici. Tel que je suis présent du moins.

LE SERVITEUR.

Pourquoi es-tu prosterné et as-tu ce visage attristé ?

IOLAOS.

II m’est venu une peine domestique par laquelle je suis tourmenté.